Qu’est-ce que la langue maternelle ?

Proclamée par l’UNESCO en 1999 dans le but de promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue, la journée internationale de la langue maternelle est célébrée chaque année le 21 février.

Plus qu’un moyen d’expression, notre langue maternelle est avant tout une manière de nous représenter le monde. Aujourd’hui, notre équipe lui rend hommage.

La langue maternelle ou le socle de notre identité

Dans Le scandale de la vertu (1997), Jean Dutourd disait : « Aujourd’hui, défendre sa langue, c’est comme défendre sa terre ».

La langue maternelle est par définition la première langue que l’on apprend. Cette langue est celle du berceau, de la famille, de notre entourage le plus intime. Si un Britannique est né en Chine mais est élevé dans un milieu anglophone, il a pour langue maternelle l’anglais. Un Britannique né en Grande-Bretagne de parents chinois qui ne parlent plus que l’anglais peut, lui aussi, considérer qu’il possède l’anglais britannique comme langue maternelle.
Une langue maternelle peut être considérée comme l’héritage de notre foyer mais aussi comme celui de la mère patrie.

La langue maternelle, c’est le socle sur lequel l’identité se construit. C’est avec elle que l’on va structurer sa pensée, puis l’exprimer.
À chaque langue parlée sont rapportés un patrimoine culturel et intellectuel, une histoire, des valeurs qui lui sont propres, des codes uniques de pensée et d’expression.
Un moyen de communication, certes, mais aussi et surtout un instrument d’intégration collective et d’affirmation individuelle. À travers une langue, on peut revendiquer notre appartenance à un groupe ethnique ou social.

À la découverte du monde

Puisqu’elle nous accompagne dans notre découverte du monde, la langue maternelle est notre premier allié dans notre instance de socialisation. 

La langue maternelle dépasse le simple rôle d’expression : elle structure notre pensée. De la même manière qu’une langue possède sa propre structure, elle n’emprunte donc pas le même chemin dans notre cerveau qu’une autre langue.

Notre langue maternelle reflète notre vision du monde. On apprend une seconde langue en la construisant sur la réalité donnée par sa langue maternelle et pendant longtemps on compare continuellement les éléments de la seconde langue aux  règles et à  la structure de la première.

Certaines expressions sont impossibles à traduire littéralement : « Quand les poules auront des dents » se traduit en italien par : « Quando gli asini voleranno » (littéralement : « Quand les ânes voleront »). 

De la même manière, la langue inuit possèderait plus de vingt termes pour désigner la neige sous ses différentes formes. Ces distinctions n’existent dans aucune autre langue puisqu’elles ne se réfèrent à aucune réalité connue ailleurs.

Une diversité linguistique à préserver

Avec le phénomène de la mondialisation, les langues tendent cependant à disparaître. 

L’UNESCO estime aujourd’hui que plus de 43 % des quelque 6 700 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition. Seules plusieurs centaines de langues sont véritablement valorisées dans le système éducatif et dans le domaine public et moins d’une centaine sont utilisées dans le monde numérique. Autrement dit, toutes les deux semaines, une langue disparaît pour toujours. 

La loi de la nature veut que tout se renouvelle et se détruise. Les langues n’y font pas exception : comme toute chose, elles naissent, vieillissent puis périssent, emportant avec elles un riche patrimoine culturel et intellectuel. 

Les sociétés multiculturelles existent à travers leurs langues. Il semble donc impératif de préserver à tout prix la diversité linguistique, en commençant par célébrer la Journée internationale de la langue maternelle !

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